Situation locale du BTP : l’Etat aux abonnés absents

Depuis de nombreux mois, les représentants locaux de la FEA BTP attirent l’attention des pouvoirs publics sur la situation de la profession et en particulier la baisse d’activité prévue en 2018. J’ai récemment eu l’occasion de m’en entretenir avec le Président de la FEA BTP, Roger Hélène.

Il est vrai qu’en 2017 (comme souvent auparavant), le Conseil Territorial a maintenu un niveau d’investissement très important et soutenu des projets structurants comme les travaux du réseau de chaleur urbain d’un montant de plus de 12 M€.

Longtemps critiqué par Cap sur l’Avenir, le niveau d’investissement de la collectivité a toujours permis au territoire de se développer et à la profession de prospérer ces dernières années. Nous avons l’an dernier atteint en plein été, le quasi plein emploi.

Nous avions alerté l’Etat du manque de visiblité à l’issue du contrat de développement de 3 ans imposé par le Ministère à l’époque. L’Etat est resté sourd comme il l’est face à la situation actuelle.

Pourtant, la Collectivité a souhaité démarrer très tôt en 2018 les négociations du prochain contrat Etat/Collectivité, sans succès car la Ministre de l’Outre-Mer n’a pas donné mandat au Préfet DEVIMEUX. Cette situation d’inertie est inacceptable pour le territoire et les collectivités locales qui attendent des réponses de l’Etat.

L’Etat ne respecte pas sa parole et n’a aucune crédibilité, voir fait preuve d’irresponsabilité. J’ai relevé quelques éléments qui mettent en évidence l’incapacité cède l’Etat localement qui bien souvent joue sur les effets d’annonce à court terme mais ne se positionne que rarement en accompagnateur du territoire sur le long terme.

Une première pierre de l’internat de la réussite posée en octobre 2016 par Manuel VALLS et des travaux qui n’ont jamais démarrés. Il aura fallu attendre la visite de M BLANQUER pour nous annoncer que le financement serait assuré, un comble.

En octobre 2016, M VALLS a annoncé 8 M€ pour un terminal de croisière sans concertation avec les acteurs locaux, aucun chantier n’est lancé presque deux ans après !

L’Etat devait injecter 2M€ pour la consolidation d’une des digues de Saint-Pierre alors que le besoin dépasse les 20M€ mais il n’a pas le 1ereuro pour réaliser ces travaux indispensables.

L’Etat qui déclare avoir une ambition maritime pour l’Archipel n’est pas capable de programmer un plan pluriannuel d’investissement de ses infrastructures et se repose sur les collectivités.

Aucune solution d’aménagement du port de Miquelon ne voit le jour et la seule réponse de la Ministre GIRARDIN est de vouloir accompagner la Commune dans son ambition portuaire mais c’est à l’Etat et à Mme GIRARDIN qu’il revient d’assumer cette compétence. La Ministre cherche désespérément à confier aux collectivités ou acteurs privés la gestion du port d’Etat par faute de vision et de volonté politique.

Les négociations sur les quais de ferries ont duré plus de 2 ans, en vain. Sans cesse l’Etat a joué la montre avec la collectivité, pénalisant la profession et retardant des travaux de plus de 14 M€, dans quel but ?

Comment expliquer à la population la situation actuelle alors que l’Archipel n’a jamais aussi bien représenté avec un député Stéphane CLAIREAUX appartenant au groupe présidentiel LREM et une Ministre de l’Outre-Mer originaire de l’Archipel et proche de M MACRON ?

A qui va-t-on faire croire que la Ministre des Outre-Mer est en capacité réelle d’accompagner une vraie ambition du territoire ?

Après les premières réunions sur la crise actuelle du BTP, les collectivités ont joué le jeu pour aider la profession, oserai-je même dire, en faisant à la place d’un Etat inerte. Je dénonce l’inaction de l’Etat dans ce dossier et son manque de réalisme.

L’Etat localement, comme à Paris au travers d’Annick GIRARDIN, démontre son incapacité à se projeter aux côtés des collectivités et des acteurs pour soutenir une vision d’avenir durable.

Alors élue locale, Annick GIRARDIN n’avait de cesse de réclamer un plan MARSHALL pour l’Archipel. Qu’elle démontre donc aujourd’hui son ambition alors qu’elle est aux commandes du Ministère des Outre-mer.

Fort de ces constats et d’un certain nombre de préoccupations de la profession que je partage, je souhaite que la ministre des outre-mer, qui sera prochainement sur le territoire, annonce :

  • Qu’elle proposera un véritable plan MARSHALL d’urgence de l’Etat afin de rattraper les retards d’investissement structurels dont nous souffrons,
  • Qu’elle a bien donné mandat du préfet DEVIMEUX pour engager sans délai les discussions sur le prochain contrat de développement Etat/Collectivité qui devra être d’une durée de 6 années.

J’espère que le pouvoir actuel en France sera à l’écoute de la profession et des élus de l’Archipel qui attendent des réponses à leurs demandent de financement.

 

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