Le traitement de l’information est de toute évidence bousculé par de nouvelles formes de communication au rang desquelles les réseaux sociaux figurent en tête de pont. Cette évolution rend parfois complexe le maniement même de l’information. Dans nos îles, nous n’échappons pas à ce constat.
Pour autant, la place du média public est fondamentale dans notre territoire. Le pendant de ce constat est qu’il doit être le garant d’un certain équilibre médiatique.
Quand les responsables politiques sont invités à venir s’exprimer sur les ondes, il faut saluer ces initiatives car elles visent à expliquer le sens de l’action publique parfois difficile à appréhender. C’est une manière de ne pas être supplanté par internet que de créer ces espaces indispensables sur les médias traditionnels et auxquels nous sommes tous attachés. Au sénat, nous entamerons prochainement nos travaux sur la place des outre-mer dans l’audiovisuel public, je pense qu’il faut donc préserver ce qui présente une utilité publique avérée.
Je trouve tout à fait intéressant que SPM la 1ère ait pu donner la parole à la Ministre de l’Outre-mer dans son émission spéciale du vendredi 04 janvier 2019. Pendant quasiment 24 minutes, elle a pu parler de l’action du Président MACRON pour l’archipel.
Mais voilà c’était une émission spéciale …. spécialement taillée sur mesure pour l’Etat et le Président MACRON ? Le monde politique local ne se résume pas à l’Etat.
La Ministre de l’outre-mer parle au nom du gouvernement d’Edouard Philippe mais sur le territoire des élus, auraient sans doute aimé pouvoir disposer du même traitement médiatique pour donner leur vision des sujets évoqués ? Surtout quand l’Etat les cite dans ses propos…
D’aucuns affirment au niveau national que certains médias sont à la solde du gouvernement. Le meilleur moyen de lutter contre ses idées reçues qui circulent via les réseaux sociaux, c’est justement d’assurer dans le fonctionnement normal du média, et hors campagne électorale, un juste équilibre entre les acteurs politiques.
Le vendredi 04 au soir, la population a reçu un seul message, une seule vision des choses et disons-le sans ouvrir de polémique, sans aucun doute une vision parcellaire des sujets évoqués. Nous a-t-on tout dit ? Bien sûr que non. Fallait-il tout dire au risque d’égratigner le message si positif délivré au nom de la république en marche ? De toute évidence non.
Un média public doit s’affranchir de la tentation de ne pas déplaire au pouvoir en place, sinon il se décridibilise. Pire à terme, on risque de voir naître des initiatives alternatives qui mettront à mal le service public. L’archipel échappera-t-il à cette tendance ?
Un média public peut-il ne pas offrir un espace équitable à tous les acteurs politiques d’un territoire afin d’informer de manière complète la population ?
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